Au Japon, par exemple, les plats sont souvent en vitrine: ce sont des reproductions parfaites en résine.
Ces sushi de thon rouge et de saumon brillent comme du poisson fraîchement pêché, le katsudon, des tranches de porc frites et panées, ont l'air de sortir de la poêle luisantes de graisse, et ce verre de bière semble sortir tout droit du frigo avec même un peu de mousse qui dégouline sur le bord.
Tout est tentant mais faux !
A l'origine, ce talent d'imitation n'était pas fait du tout pour attirer les consommateurs.
Cela remonte aux années 20 (de l'autre siècle).
"Tout a commencé avec un artisan qui travaillait pour des médecins et fabriquait des reproductions pour des études pathologiques. Il leur confectionnait des organes plus vrais que nature, et par la suite un restaurateur a eu l'idée de lui demander de faire des reproductions de plats, et c'est comme ça que tout est parti", raconte Yasunobu Nose, un journaliste du quotidien Nikkei qui a écrit un livre sur ces faux plats.
C'est désormais une véritable industrie : Iwasaki, une des principales sociétés spécialisées, a une armée d'artisans qui peignent à la main ces aliments en résine. Certaines reproductions élaborées peuvent se vendre jusqu'à 100 dollars. Des restaurateurs peu fortunés peuvent toutefois louer par exemple un faux hamburger pour 6 dollars par mois...
Dérivé de produits oblige, l'entreprise, fondée en 1932, a ouvert récemment deux magasins à Tokyo où elle vend des amulettes dont les Japonais sont fous et qu'ils accrochent à leurs sacs ou téléphones portables: celles-là sont en forme de mini-sushis.
Elle propose également des porte-clés avec une fausse tranche de bacon. "Non comestible", précise bien une petite étiquette.
Vous savez ainsi ce que vous allez rapporter de votre voyage là-bas...
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