jeudi 2 mai 2013

A tous les amoureux du son...

... je ne peux que conseiller d'aller voir le très bon documentaire de Nicolas Philibert sur la "maison ronde", à savoir La Maison de la Radio.

Pour les non-français qui me lisent (merci à vous, votre fidélité m'épate !), un mot sur le contexte : cette "maison ronde" a  été conçu par l’architecte Henry Bernard pour accueillir la radio-télévision française et fut inauguré en 1963.
Elle est constituée d'une couronne de 500 m de circonférence et d'une tour de 68 m de hauteur, en son centre. Elle abrite 1 000 bureaux et 61 studios d'enregistrement. Elle est située dans l'ouest de Paris, face à la Seine et depuis 1975, c'est le siège de Radio-France.

 Ce documentaire nous fait vivre les coulisses de cette immense machinerie (4.300 collaborateurs permanents, sans compter tous les intermittents, 7 radios, un orchestre, un choeur ...) et nous fait rencontrer tous ces passionnés du son, ces femmes et hommes de l'ombre, accrochés à une virgule sonore, à une intonation, à une écriture...

On y croise aussi les visages de ces grandes voix et on apprend à connaître des "petits trucs"..., du chariot  chargé de thermos de café poussé par Jésus l'instant suspendu où tous les studios d'enregistrement (une soixantaine au total), s'immobilisent au même moment pour cause de marteau-piqueur intempestif...

J'ai par exemple adoré que Frédéric Lodéon qui rythme mon milieu d'après-midi, soit enseveli sous les Cds, que le xylophone du jeu des 1.000 euros soit joué en direct, que le journaliste sportif refuse un verre de Chinon sur le Tour de France, là où Babeth qui gère admirablement le standard de La Compil nocturne de France Bleu accepte une bouteille d'un fan...

J'ai ri d'observer un maniaque des fils électriques, organiser "son ouvrage", presque sous les jupes de la divine soprano en plein enregistrement, j'ai souri devant la justesse de la réflexion désabusée d'un journaliste sur une idée de reportage sur l'effet "Fan de Justin Biber" : "on pourrait filmer des jeunes (...) ou plutôt un sociologue, de gauche le sociologue, c'est très France Inter".
J'ai admiré les membres du Chœur de pouvoir interpréter du Malher assis, je me suis indignée d'une question d'Alain Bedouet de 5 minutes quand il animait encore "Le téléphone sonne" et qui laisse à peine une minute pour la réponse (très France Inter aussi), j'ai appris comment "placer" vocalement des guillemets dans une brève...

Bref, j'ai aimé, en une après-midi pluvieuse, cette parenthèse dans un monde parfois désuet, parfois décalé, parfois agaçant, parfois anachronique mais toujours de qualité.
Ça m'a donné l'envie d'écouter plus souvent ces radios.


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